Semeurs de panique est un texte destiné aux jeunes personnes, à partir de
7 ans 1/2. Le monde brûle, les températures explosent, les gens se suicident
de désespoir et une jeune fille prénommée Jo, accompagnée de Gentiane,
sa grenouille de compagnie, vont partir à la recherche d’un cerf magique
capable de régénérer ce qui est mort. Elles se battront contre Despéranda
qui a poussé les adultes à abandonner ce paradis terrestre à la cupidité et à
la destruction. Armées de leur courage et d’un grand sens de l’organisation,
elles parviendront à faire reculer la sécheresse… en semant la panique.
Cette fable, résolument moderne, entraîne une enfant au-delà de ses limites
pour régler un problème. Et quel problème ! Faire pleuvoir sur un pays
asséché par le désespoir et la paresse des adultes. La sécheresse est réelle,
les champs crament, le prologue le précise : « de l’émeraude le paysage
passait au fauve ». C’est direct, sans concession, sans illusions, mais avec
beaucoup de courage et d’humour. Dès le départ, le ton est donné avec
LA question de Jo à sa grenouille de compagnie, Gentiane : C’est quoi la
mort ? Et à partir de là, de cette question qui sort de sa bouche au milieu
d’un paradis en train de cramer sous sa vue, Jo va s’employer à résoudre
ce problème : comment ne pas être entraîné dans une spirale de mort et
proposer une série de lignes de fuites pour être constamment et pleinement
dans le vivant. Sa lutte contre Despéranda, celle qui ne laisse pas le choix
(soi-disant), est fondamentale : le renoncement et sa finalité, la mort, ne
sont tout simplement pas une option. Point.
Tout au long de cette aventure se tissent des dialogues incisifs, drôles et
terriblement bien punchés. Il y a tant de fraîcheur qui se dégage de Jo et
Gentiane que Mathilde Souchaud parvient à rendre ces sujets difficiles
accessibles aux enfants de l’âge de Jo.